
Chaque mois, de nombreuses femmes ressentent des symptômes physiques et émotionnels annonçant l’arrivée de leurs règles. Ces signes, souvent regroupés sous l’appellation de syndrome prémenstruel (SPM), sont bien connus. Mais chez certaines, ces manifestations prennent une tournure beaucoup plus intense, affectant leur quotidien, leur humeur, leur vie professionnelle et personnelle. Il s’agit alors peut-être d’un syndrome prémenstruel sévère (SPMS), une forme exacerbée du SPM souvent méconnue.
Le syndrome prémenstruel sévère (SPMS) désigne un ensemble de symptômes émotionnels et physiques handicapants survenant en phase lutéale (la deuxième moitié du cycle menstruel), bien plus marqués que dans un SPM « classique ».
Dans cet article, nous allons explorer les différences entre le SPM et le SPMS, apprendre à reconnaître les signes spécifiques, comprendre les causes potentielles et découvrir les pistes d’accompagnement pour mieux vivre cette période délicate.
Comprendre le SPM : un phénomène courant mais souvent minimisé
Qu’est-ce que le SPM ?
Le syndrome prémenstruel regroupe plus de 150 symptômes possibles, allant des douleurs abdominales aux sautes d’humeur, en passant par les troubles digestifs ou l’irritabilité. Il touche environ 75 % des femmes en âge de procréer.
Les symptômes apparaissent quelques jours avant les règles (généralement 5 à 7 jours) et disparaissent avec le début des menstruations.
Symptômes les plus fréquents :
- Seins douloureux
- Ballonnements
- Fatigue
- Irritabilité, tristesse
- Troubles du sommeil
- Maux de tête
Ces signes restent généralement modérés et n’interfèrent pas de façon majeure avec le quotidien.
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Pourquoi ce phénomène ?
Il est lié à la variation hormonale, notamment à la baisse de progestérone et d’œstrogènes en fin de cycle. Le SPM est donc un indicateur indirect de la santé hormonale féminine.
Qu’est-ce que le syndrome prémenstruel sévère (SPMS) ?
Le syndrome prémenstruel sévère (SPMS), parfois confondu avec le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM), se distingue par une intensité accrue des symptômes émotionnels, à tel point qu’il devient invalidant.
Signes typiques du SPMS :
- Anxiété ou crises d’angoisse récurrentes
- Sautes d’humeur extrêmes
- Colère soudaine et incontrôlée
- Dépression passagère mais profonde
- Isolement social, sentiment d’impuissance
- Troubles de la concentration marqués
Contrairement au SPM, ces symptômes :
- Sont plus intenses, au point d’entraver le travail ou les relations
- Se reproduisent chaque mois
- Disparaissent après les règles
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Quelle fréquence ?
On estime que 5 à 8 % des femmes souffrent d’un SPMS ou d’un trouble apparenté (source : Inserm).
SPMS ou simple SPM ? Comment faire la différence ?
Des critères cliniques précis
Le SPMS est souvent confondu avec un SPM « classique ». Pour les différencier, il faut se poser plusieurs questions :
- Les symptômes perturbent-ils vos activités quotidiennes ?
- Sont-ils principalement émotionnels ou mentaux ?
- Sont-ils cycliques et récurrents (chaque mois, en phase prémenstruelle) ?
- Disparaissent-ils après l’arrivée des règles ?
Si la réponse est oui à plusieurs de ces questions, il est possible que vous souffriez de SPMS.
Un outil utile : le journal des cycles
Tenir un journal des symptômes pendant 2 à 3 mois permet de visualiser la cyclicité et l’intensité. C’est une étape précieuse pour poser un diagnostic avec un professionnel de santé.
Diagnostic médical
Un diagnostic précis peut être posé par un(e) gynécologue ou endocrinologue, parfois via des tests hormonaux ou psychologiques (notamment pour différencier un SPMS d’un trouble anxieux ou dépressif).
Source utile : ameli.fr sur le trouble prémenstruel
Causes et facteurs aggravants du SPMS
Les causes exactes du SPMS ne sont pas encore totalement élucidées, mais plusieurs pistes scientifiques sont étudiées :
Pistes biologiques :
- Hypersensibilité hormonale aux fluctuations de la progestérone et des œstrogènes
- Déséquilibre en sérotonine, un neurotransmetteur lié à l’humeur
- Antécédents de dépression ou d’anxiété
- Terrain inflammatoire ou carence en micronutriments (magnésium, vitamine B6)
Facteurs aggravants :
- Stress chronique
- Mauvaise hygiène de vie (sommeil, alimentation, sédentarité)
- Troubles hormonaux sous-jacents (endométriose, SOPK, périménopause…)
Quelles solutions pour soulager le SPMS ?
Il existe plusieurs approches pour mieux vivre un syndrome prémenstruel sévère :
1. Accompagnement médical
- Antidépresseurs légers (ISRS), parfois en prise ponctuelle
- Contraceptifs hormonaux régulateurs de cycle
- Hormonothérapie
2. Approches naturelles
- Compléments : magnésium, B6, oméga-3
- Plantes : gattilier, alchémille, millepertuis (sous supervision)
- Alimentation hormonale : réduire le sucre, privilégier les oméga-3 et légumes crucifères
3. Soutien psycho-émotionnel
- Thérapies comportementales et cognitives (TCC)
- Méditation, sophrologie, yoga
Questions fréquentes
Comment savoir si je souffre de SPMS ou d’un simple SPM ?
Un SPMS est bien plus intense : il perturbe la vie quotidienne et provoque une grande détresse émotionnelle. Un journal de suivi est très utile.
Est-ce que le SPMS est un trouble mental ?
Non, mais il peut impliquer des troubles émotionnels graves. Il est reconnu comme une pathologie hormonale avec composante neurochimique.
Peut-on guérir du SPMS ?
Il n’existe pas de « guérison », mais des traitements efficaces existent pour soulager les symptômes et améliorer la qualité de vie.
Le SPMS est-il lié à la périménopause ?
Il peut s’intensifier en périménopause, période de grande fluctuation hormonale.
Vers qui se tourner en cas de SPMS ?
Gynécologues, endocrinologues, psychologues sont les plus indiqués. Parlez-en aussi à votre médecin traitant.
Référence utile : santé.gouv.fr – Troubles prémenstruels
Conclusion
Le syndrome prémenstruel sévère (SPMS) est bien plus qu’un simple inconfort : il peut lourdement impacter la vie des femmes qui en souffrent. Mieux le comprendre, c’est aussi mieux l’identifier, et surtout, ne pas rester seule face à la souffrance.
Des solutions existent – médicales et naturelles – pour retrouver un équilibre. N’hésitez pas à consulter et à expérimenter des pistes adaptées à votre corps et à votre rythme.
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