
Comme beaucoup de femmes, vous avez peut-être entendu dire que les règles douloureuses étaient « normales », que ces crampes, cette fatigue ou ces sautes d’humeur faisaient simplement partie du processus. Pourtant, lorsque la douleur devient handicapante, que les cycles deviennent chaotiques et que l’intuition vous souffle que quelque chose ne tourne pas rond, il est temps d’écouter votre corps.
Aujourd’hui, des millions de femmes dans le monde vivent avec une maladie encore largement méconnue et sous-diagnostiquée : l’endométriose. Bien plus qu’un « problème de règles », elle impacte profondément le quotidien, la fertilité, et surtout, le cycle menstruel naturel.
Dans cet article, nous vous proposons d’explorer en profondeur l’endométriose : comprendre son impact sur le cycle naturel, ses manifestations, les déséquilibres hormonaux qu’elle provoque, et surtout, les pistes pour mieux vivre avec. Car être informée, c’est déjà reprendre le pouvoir sur sa santé gynécologique.
Comment l’endométriose perturbe le cycle naturel
L’endométriose, c’est quoi exactement ?
L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique dans laquelle du tissu semblable à l’endomètre (la muqueuse qui tapisse l’utérus) se développe en dehors de celui-ci : sur les ovaires, les trompes, la vessie, les intestins… Ces lésions réagissent aux hormones féminines comme le ferait l’endomètre, saignant à chaque cycle, sans possibilité d’évacuation. Cela entraîne des douleurs, de l’inflammation, des adhérences, et parfois des kystes.
Selon certaines sources, environ 1 femme sur 10 en âge de procréer est concernée, souvent sans le savoir. (source)
Douleurs menstruelles : quand la douleur dépasse le seuil « normal »
Un des premiers signes d’alerte est la douleur menstruelle intense (dysménorrhée). Ces douleurs, bien au-delà d’un simple inconfort, peuvent irradier dans le bas du dos, les jambes, ou encore jusqu’au rectum. Elles apparaissent souvent avant les règles et peuvent durer plusieurs jours.
Témoignage :
“Je devais m’allonger à chaque cycle, impossible d’aller travailler. On m’a longtemps dit que c’était dans ma tête…” – Julie, 34 ans
Des cycles menstruels déréglés
L’endométriose peut entraîner un dérèglement du cycle : menstruations longues, abondantes, spotting entre les règles, ou encore absence d’ovulation. Ce chaos hormonal rend difficile le repérage des périodes fertiles, et peut être un frein à la conception.
Cela s’explique par l’inflammation chronique, mais aussi par un déséquilibre hormonal progressif. En effet, les tissus endométriosiques sont très sensibles aux œstrogènes, qui stimulent leur croissance. Résultat : un excès d’œstrogènes (dominance œstrogénique) non compensé par la progestérone entraîne une perturbation globale du cycle.
Découvrez comment soutenir votre équilibre hormonal naturellement, même en présence d’endométriose.
Une ovulation perturbée
L’endométriose peut également affecter l’ovulation, en particulier si les ovaires sont touchés (endométriomes). Cela peut se manifester par l’absence de glaire cervicale fertile, une douleur à l’ovulation, ou une phase lutéale trop courte (temps entre l’ovulation et les règles).
L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît d’ailleurs l’endométriose comme l’une des premières causes d’infertilité féminine. (source)
Inflammation chronique et troubles hormonaux : un cercle vicieux
L’inflammation au cœur du déséquilibre
L’un des moteurs silencieux de l’endométriose est l’inflammation chronique. En réponse aux saignements internes, le corps libère en continu des médiateurs inflammatoires, ce qui crée un terrain propice à d’autres troubles : fatigue, troubles digestifs, douleurs diffuses, brouillard mental…
Cette inflammation aggrave le déséquilibre hormonal, car elle perturbe les glandes responsables de la régulation (hypothalamus, hypophyse, ovaires). Cela rend les symptômes plus difficiles à identifier, et crée un véritable effet boule de neige.
Conseil douceur :
Adopter une alimentation anti-inflammatoire (riche en oméga-3, légumes verts, curcuma, etc.) peut apaiser les douleurs et soutenir l’équilibre hormonal.
Progestérone, œstrogènes : un ballet hormonal désaccordé
Dans un cycle sain, les œstrogènes dominent la première partie du cycle, suivis de la progestérone après l’ovulation. En cas d’endométriose, ce rythme hormonal est souvent altéré :
- Excès d’œstrogènes → stimule les lésions endométriosiques
- Manque de progestérone → empêche leur régulation naturelle
C’est pourquoi beaucoup de femmes se retrouvent avec des symptômes de SPM accentués : seins tendus, irritabilité, maux de tête, fringales, insomnies…
Pour approfondir, explorez notre article complet sur la progestérone.
Questions fréquentes
L’endométriose peut-elle stopper les règles ?
L’endométriose ne provoque pas l’arrêt total des règles dans la majorité des cas, mais elle peut entraîner des cycles très irréguliers, des troubles du cycle ou une aménorrhée (absence de règles) si elle perturbe l’ovulation ou si un traitement hormonal est en place. Dans certains cas, les règles peuvent être remplacées par des saignements plus légers ou des spottings persistants. Une surveillance médicale est nécessaire.
L’endométriose est-elle toujours douloureuse pendant les règles ?
Non, certaines femmes atteintes d’endométriose ne ressentent que peu ou pas de douleur, surtout au début. Mais pour la majorité, les douleurs menstruelles sont le principal symptôme. Elles peuvent être invalidantes et résister aux antalgiques classiques. Il est important de ne pas minimiser la douleur et d’en parler à un·e professionnel·le de santé.
Comment l’endométriose influence-t-elle l’ovulation ?
L’endométriose peut perturber l’ovulation de plusieurs façons : inflammation des ovaires, altération de la réserve ovarienne, ou dérèglement hormonal lié à l’excès d’œstrogènes. Cela peut rendre les cycles irréguliers, voire anovulatoires, et impacter la fertilité. Des bilans hormonaux ou une courbe de température peuvent aider à mieux comprendre son cycle. (source Inserm)
Existe-t-il des solutions naturelles pour mieux vivre son cycle avec l’endométriose ?
Oui, de nombreuses femmes constatent une amélioration en adoptant des solutions naturelles complémentaires : alimentation anti-inflammatoire, activité physique douce (yoga, marche), gestion du stress, phytothérapie (gattilier, achillée millefeuille), micronutrition (magnésium, oméga-3). Ces approches ne remplacent pas un suivi médical, mais elles peuvent vraiment apaiser les symptômes.
Peut-on avoir un cycle régulier même avec une endométriose ?
C’est possible, surtout si la maladie est peu évoluée ou bien équilibrée. Certaines femmes gardent des cycles réguliers malgré la présence de lésions. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de déséquilibre hormonal ou d’inflammation chronique en arrière-plan. Il est donc utile d’apprendre à observer son cycle (température, glaire, douleurs) pour mieux le comprendre.
Conclusion : Reprendre le pouvoir sur son cycle avec bienveillance
L’endométriose, en touchant directement la muqueuse utérine et les organes voisins, bouleverse bien plus que le moment des règles. Elle agit en profondeur sur l’équilibre hormonal, l’inflammation, la fertilité et l’émotionnel. Elle peut dérégler le cycle naturel, rendre l’ovulation douloureuse ou incertaine, et générer une véritable fatigue physique et mentale.
Mais ce n’est pas une fatalité. Grâce à une meilleure information, un accompagnement personnalisé, des solutions naturelles et des espaces d’écoute, de nombreuses femmes parviennent à mieux vivre avec leur endométriose et à retrouver une forme d’harmonie avec leur corps.
Chez Santé Féminine, nous croyons au pouvoir de la pédagogie, de la douceur et des petites actions quotidiennes.
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Votre corps a des choses à vous dire. Écoutons-le ensemble, avec bienveillance.